Colloque International
30 juin - 1er et 2 juillet 2005
Introduction
Les 30 juin, 1er et 2 juillet 2005, le colloque international "Quelle idée de l'Homme pour le pédagogue" s'est déroulé sur le site de l'UCO Bretagne-Sud à Arradon. Pour en savoir plus…
-Mis à jour le 27 juin 2005- Si vous souhaitez connaître les thèmes abordés, l'horaire et le thème des conférences ainsi que les différents intervenants, cliquez ici
Les ateliers
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La pédagogie se porte bien, du moins si l'on en juge par l'usage actuel du terme, qui sert en toute occasion pour indiquer une bonne façon de procéder, une attention aux interlocuteurs, une «gouvernance» de préférence à un gouvernement autoritaire : « Faisons preuve de pédagogie », clament en chœur l'homme politique, le médecin, le journaliste…
Est-ce à dire que celui qui, professionnellement parlant, revendique ce titre de pédagogue - qu’il soit enseignant, ou parent, ou encore formateur d’adultes - est au clair sur ce qu'il veut, sur ce qu'il cherche, sur ce dont il rêve ? On se garderait bien de l'affirmer. Sa tâche s'est singulièrement compliquée dans un monde éclaté, qui s'est beaucoup complexifié, dont les repères se sont brouillés, aux finalités devenues incertaines.
Mais c'est peut être, dans une période où les formes établies s'estompent, et tandis que le mot émerge de partout, le moment favorable pour se poser la question de l'Idée de l'homme qui porte ou devrait porter la pédagogie, de s'interroger sur sa capacité à générer une anthropologie spécifique. Le pari peut paraître osé après des siècles de tradition scolaire française, où la pédagogie a été renvoyée au soin du petit enfant, où l’enseignant a régulièrement placé son action sous l’égide d’un modèle académique, où l'universitaire qui ose s'occuper de pédagogie s'attire encore aujourd'hui les sourires, sinon les foudres de ses collègues.
La pédagogie peut-elle prétendre au titre de science ? On l’a cru à une époque, et il ne fait aucun doute que les «sciences de l'éducation», entrées à l'université en 1967, ont puissamment contribué à inscrire la pédagogie dans l’ordre des savoirs réfléchis et construits. Mais la pédagogie peut-elle se présenter comme l’application pure et simple de ces sciences nouvelles, ou bien ne contient-elle pas un noyau qui résiste à la rationalisation scientifique ?
La pédagogie ne peut se penser hors d'une perspective qui projette l’homme au-delà de ce qu’il est. Il revient traditionnellement à la philosophie de penser cet horizon. Mais vers quelle philosophie aller, qui serait préférable à une autre ? Et faut-il encore regarder vers le ciel ? La pédagogie peut-elle prétendre se donner une philosophie à elle ?
La pédagogie de l’Education nouvelle a été, et elle reste porteuse et exemplaire d’un grand projet d’humanité. Dans quelle mesure une telle perspective et une telle démarche peuvent-elles encore se maintenir dans un monde qui est revenu de bien des rêves ?
La pensée chrétienne a durablement inspiré la pédagogie, mais tout se passe comme si l’entrée dans la modernité avait brouillé leur rapport, au point d’en faire des adversaires : le terme de pédagogie chrétienne pose désormais un problème en soi. En 2004, le christianisme peut-il encore inspirer une pédagogie ?
A l’époque où l’Europe élargie se donne une nouvelle constitution et où les étudiants passent les frontières pour construire leur formation, l’Idée d’une pédagogie européenne est-elle pensable ?
Telles sont les questions qui seront examinées, parmi d’autres, dans ce colloque, jusqu’à l’interrogation finale : quelle Idée de l'homme pour le pédagogue ? Le moment n’est-il pas venu de construire une anthropologie pédagogique ?
La réflexion s'organisera sur trois journées, autour de conférences qui traiteront des éléments fondamentaux de la pédagogie et ouvriront l'échange d'abord avec deux discutants, puis avec les participants.
Des ateliers de communications seront organisés en fin de journée autour du thème : Pédagogies et conceptions de l’homme. Quelle pédagogie pour quel homme ? Il s’agira de présenter, sur la base d’un corpus (textes, enquêtes, archives…), une communication qui explicitera la conception de l’homme sous-jacente à tel ou tel projet, à telle ou telle démarche relevant de la pédagogie ou du champ de la formation. Il appartiendra à l’auteur de la communication de marquer les forces et les limites d’une telle conception au regard de ses présupposés anthropologiques.
